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☆ ☆ « Moins de banques pour développer davantage le crédit », quelle théorie derrière cette affirmation parfois courante ?

Pour comprendre la logique sous-jacente à cette affirmation, il faut raisonner dans le cadre de la théorie du multiplicateur de crédit avec une banque en situation de monopole. Nous avons vu dans un précédent post la semaine passée qu’une banque est contrainte par des facteurs autonomes et institutionnels dans ce cadre pour développer le crédit.

Imaginons que nous n’ayons qu’une seule banque, la banque A, dans notre pays. Dans ce cas, la banque en question n’aura aucune fuite due aux paiements interbancaires : les seules contraintes qu’elle devra supporter seront les retraits de billets de ses déposants, les paiements au Trésor (qui a son compte à la banque centrale), et les obligations en réserves obligatoires.

Si maintenant la banque B vient concurrencer la banque A dans notre pays, notre banque A devra maintenant considérer les fuites dues aux paiements interbancaires avec la banque B[1]. Et s’il y a 3 banques, elle devra considérer d’autant plus de fuites… et ainsi de suite.

 

Cette analyse suggère donc que la concentration aurait des effets bénéfiques sur le crédit. Bien entendu le raisonnement est simplificateur et ignore d’autres facteurs qui font que la concentration peut nuire au développement du crédit in fine (absence de concurrence, comportement plus risque averse des banques, too big to fail…).

 

 



Julien P.

 

 


[1]même si elle aura également des paiements de la part de la banque B -potentiellement supérieurs aux fuites-, le simple fait que les fuites ne sont pas totalement prévisibles fait qu’en théorieles contraintes de liquidité seront plus importantes par rapport à la précédente situation de monopole