Le coefficient de Gini, ou indice de Gini, est une mesure statistique permettant de rendre compte de la répartition d’une variable (salaire, revenus, patrimoine…) au sein d’une population. Autrement dit, il mesure le niveau d’inégalité de la répartition d’une variable dans la population.
Le coefficient varie de 0 (égalité parfaite) à 1 (inégalité parfaite). Cependant, il n’est pas rare de voir le coefficient de Gini osciller entre 0 et 100 lorsqu’il provient d’institution internationale (par exemple la Banque Mondiale). Dans ce cas de figure, le coefficient de Gini, initialement compris entre 0 et 1, a tout simplement été multiplié par 100 afin de faciliter sa lecture.
Le coefficient de Gini se calcule à partir de la courbe de Lorenz (graphique ci-dessous). Pour l’obtenir, il faut diviser l’aire de la zone hachuré en rouge, c’est-à-dire l’espace entre la bissectrice (représente l’égalité parfaite) et la courbe de Lorenz (distribution observée des revenus disponible), par l’aire du rectangle bleu. On obtient ainsi un rapport qui est le coefficient de Gini. Pour la France en 2011, le coefficient de Gini appliqué aux revenus disponibles s’élève à 0,352.
Le coefficient de Gini est une mesure largement utilisée pour rendre compte des inégalités économiques. Cet indicateur a l’avantage d’être facile à comprendre et de ne pas supposer d’hypothèses préalablement définies. Cependant, il connait certaines limites qu’il faut garder à l’esprit.
Premièrement, il ne donne pas d’indication quant au niveau des revenus. Ainsi, il est possible que deux pays aient un coefficient de Gini identique alors que leur niveau de richesse est différent.
Deuxièmement, à un même coefficient de Gini peut correspondre différentes distributions de revenu. Par exemple, si les 50 % des personnes les plus modestes n’ont pas de revenu et que les 50 % les plus aisés se répartissent égalitairement les revenus restants, alors le coefficient de Gini est égal à 0,5. Il atteint également 0,5 lorsque les 75 % les plus modestes se répartissent 25 % des revenus et que les 25 % les plus aisés ont 75 % des revenus.
Enfin, le coefficient de Gini ne dit rien sur ce qui fait évoluer les inégalités. En effet, si le coefficient augmente, il n’est pas possible de savoir si cela vient du bas ou du haut de la distribution de revenu.
David Marguerit