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BSI MAP : risques liés à la dette externe à court terme dans les pays émergents

 

En 2017, plusieurs facteurs expliqueraient un potentiel ralentissement de l’activité économique dans les pays émergents : sorties de capitaux face à la remontée des taux d’intérêt aux Etats-Unis (3 hausses annoncées par la Fed), faiblesse des prix des matières premières, pressions baissières sur les taux de change, incertitudes quant à la montée du protectionnisme ou encore contraction des réserves de change tirées des recettes d’exportations, etc. Tout laisse à penser que les pays émergents qui apparaitront les plus vulnérables seront les pays avec un niveau de dette externe à court terme élevé.

La dette externe d’un pays correspond au stock de dette des résidents de ce pays (les administrations publiques, institutions financières et non financières, les ménages) contracté auprès de non résidents. La dette externe à court terme désigne quant à elle l’ensemble des titres de dette des résidents aurprès de non résidents dont la maturité ne dépasse pas un an, soit une partie de la dette externe qui devra être remboursée dans les 12 mois à venir au plus tard. En effet, les pays avec une dette externe de court terme élevée seront contraints de rembourser un stock de cette dette dans les prochains mois, alors même que les conditions économiques et financières pourraient se dégrader. Ils feraient alors face à plusieurs risques : risque de refinancement (risque lié au refinancement de la dette à des taux plus élevés et moins avantageux que par le passé), le risque de change (pour les pays endettés en devises étrangères, qui auront du mal à rembourser leurs créanciers en devises si leur monnaie se déprécient vis à vis de ces devises) ou encore le risque de taux (lorsque que la dette est émise à taux varibales, même si ce risque, pour de la dette à court terme, se rapproche du risque de refinancement). 

Au vu des données du troisième trimestre 2016, plusieurs pays seront concernés par ces risques dans les mois à venir. C’est le cas du Vénézuela avec une dette externe à court terme de 24,4 % (dont le risque de défaut de paiment est jugé significatif en 2017), de la Turquie (11,9 %), de l’Afrique du Sud (12,6 %) ou encore de la Malaisie (29,1 %) et de la Tunisie (15,2 %). D’autres pays semblent moins risqués à ce stade au vu de la part de leur dette externe à court terme dans le PIB, comme l’Argentine ou l’Egypte, mais la forte dépréciation de leur monnaie au cours des derniers mois combinée à une inflation élevée et à un manque de réserves de change rendraient alors difficile la tache de ces pays pour rembourser leurs créanciers.

V.L