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Chronique de marché: prix du baril et QQE YCC

Les fondamentaux et les différentiels de rendement avec les taux souverains américains restent défavorables au prix du baril

En dépit de l’accord obtenu par l’OPEP, plusieurs facteurs soutiennent des perspectives de fin d’année sur le prix du pétrole toujours orientées à la baisse. En termes de carry trade (arbitrage entre différentiel de taux), deux facteurs soutiennent cette tendance : 

(1) le rendement des obligations souveraines américaines augmente sous l’effet de ventes importantes de treasuries par les banques centrales chinoise, saoudienne et japonaise et dans l’attente renforcée d’une hausse des taux Fed Funds en décembre. 

(2) la faiblesse des carry trades sur la courbe des prix du pétrole avec des prix à longue maturité inférieure au prix spot qui créer un différentiel négatif. Pour rappel, l’un des meilleurs investissements en 2016 porte sur la courbe du prix du baril (+20 % cette année).

 En terme fondamental, un accord sur l’OPEC contribuerait à ralentir la production OPEC donc à augmenter le prix du baril de brent/wti. L’Arabie Saoudite serait disposée à ramener son niveau de production à celui de janvier si l’Iran gèle la sienne. L’efficacité de cet accord serait tributaire également de l’évolution géopolitique au Nigeria et en Libye qui a jusqu’à présent contribuer à une réduction de l’offre. En revanche, la croissance de la production globale persisterait sous l’effet des augmentations annoncées en Iran (objectif de production fin 2016 revu en hausse), au Venezuela (nouveaux programmes de forages), en Irak (accord auprès des partenaires pour une hausse en 2017) et en Russie (reprise de la production). Couplés à des inventaires de barils toujours élevés, les fondamentaux tendraient à ralentir la baisse du prix sans toutefois créer un différentiel avec la demande capable de faire rebondir les prix à moyen terme. Enfin, les positions nettes spéculatives restent acheteuses, au-delà du niveau observé en août ou le prix du Brent avait gagné 20 % atteignant les 50 USD. Le potentiel de correction reste important, en dépit du dernier accord obtenu par l’OPEP ce mercredi 28 septembre.

 

Efficacité du QQE japonais « under Yield Curve Control » : risque de baisse du rendement…à 10 ans

 

La Banque du Japon a annoncé son programme de « QQE under Yield Curve Control », qui  cible un niveau de rendement sur les obligations souveraines japonaises de maturité 10 ans à 0 %. Outre les effets bénéfiques sur la profitabilité des fonds de pension, via l’aplatissement de la courbe des taux souverains japonais, comme évoqué dans les minutes, cette mesure :

(1) renforce un environnement déjà favorable pour plus de dépenses fiscales par endettement,

(2) prépare un environnement plus favorable pour une dépréciation du yen en cas de hausse des taux Fed Fund en décembre : le différentiel de taux augmenterait nécessairement puisque le taux japonais resterait inchangé.  Finalement, une question essentielle porte sur l’efficacité de la politique de ciblage d’un rendement 10 ans autour des 0 %. Les marchés attendent une pentification de la courbe sur maturité inférieure à 10 ans. Le risque d’une pentification serait double :

(1) que la Banque du Japon achète davantage de maturités inférieures à 5 ans d’où un effet d’éviction des investisseurs privés qui impliquerait une hausse de la demande pour les maturités plus longues.

(2) que la pentification de la courbe incite à aller chercher des maturités toujours plus importantes (meilleur différentiel de rendement), ce qui augmenterait également la demande pour les 10 ans. Si ces deux points s’appliquaient, il deviendrait difficile pour la Banque du Japon d’éviter une correction du rendement japonais à 10 ans alors même que le niveau de 0 % est ciblé.