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Chronique de marché – Septembre comme point d’inflexion

Les interrogations se multiplient sur le bénéfice de plus d’assouplissement quantitatif de la part des banques centrales relativement au cout associé. Le cout marginal  des programmes d’assouplissement quantitatif surpondérerait les bénéfices (baisse de la prime d’incertitude, faiblesse des taux d’intérêt réel et effet richesse sur la consommation). Ce cout marginal serait estimé via 5 effets. (1) L’écart aux fondamentaux qui se matérialise par la faiblesse de la corrélation entre les performances des actions et les révisions des bénéfices (marchés actions), entre les spread de crédit investment grade et l’incertitude économique ou les anticipations d’inflation (marché obligataire) et la faiblesse de la volatilité malgré une forte corrélation entre classes d’actifs. (2) La distorsion sur l’allocation d’actifs avec les stratégies actives qui ont perdu des actifs sous gestion (-400 milliards) au profit des stratégies passives ou alternatives (+500 et +600md respectivement). (3) La forte relation entre injections de liquidités et performance des marchés actions comme obligataires. (4) Le renforcement des inégalités de richesse avec la faiblesse des fonds de pension, des produits d’épargne qui limite entre autre l’effet richesse via la consommation. (5) La faiblesse de la corrélation entre croissance du crédit et croissance de l’activité, notamment en zone euro. Egalement, un environnement de taux bas favoriserait l’investissement dont le rebond, notamment non résidentiel, resterait limité dorénavant au vu de la faiblesse des taux d’utilisation des capacités productives, de la faiblesse de la productivité réel et de la faiblesse des prix aux producteurs.  La chute des taux d’intérêt réel serait également compensée par la hausse du cout de l’actif avec notamment une regain sur la prime de risque pour les actions. Le bénéfice marginal de plus de QQE serait donc devenu inférieur au cout marginal de cette politique, pour ce type d’analyse.

 

 

La question d’une hausse des taux le 20 septembre reste d’actualité après Jackson Hole et se matérialise par une probabilité de 60% pour une hausse de 25bp en 2016, et de 33% pour une hausse de 25bp dès en septembre. Un pricing par le marché réalisé sur la base de 2 commentaires, l’un de Janet Yellen caractérisant la possibilité d’une hausse comme « renforcée » et le second de Fischer considérant que ce premier commentaire était consistent avec une hausse en septembre.  Dans un second temps, l’emploi américain a été plus faible qu’anticipé pour le mois d’aout mais révisé positivement pour le mois de juillet alors meme que ce dernier chiiffre avait fortement surpris à la hausse, confirmant un potentiel renforcement du marché du travail donc maintenant la possibilité d’une hausse des taux dès septembre. Enfin, le calendrier politique américain ne pèse historiquement pas sur les décisions de politique monétaire de la FED. Une hausse dès septembre permettrait à la FED de ne pas devoir fournir de nouvelles explications sur le report d’un hike lors de la conférence de presse et donc ne pas remettre en cause la politique de communication donc la crédibilité de l’institution. Pour autant, les cibles d’inflation, d’activité et une possible dégradation des perspectives de long-terme de l’activité seraient également de nature à justifier un statu-quo.