1 – Les marchés redeviennent positifs sur les actions européennes
Les marchés redeviennent positifs sur l’Europe. Globalement, les risques de hausse de taux d’intérêt et les faibles écarts de crédit amènent les investisseurs à rester sous-pondérés et neutres sur le marché obligataire souverain et le marché du crédit. La surexposition aux actions est donc significative.
A cet effet, les premières déceptions sur l’administration Trump, en réaction à l’échec pour supprimer l’Obamacare, favorisent des anticipations baissières sur les indices américains dont les valorisations restent toujours à des plus hauts historiques. La confiance des investisseurs sur un risque limité d’une élection de Marine Le Pen en France (estimée entre 15 et 20 %), les amène à reconsidérer le risque politique sur la classe européenne et à se repositionner en amont des échéances électorales.
Trois éléments soutiennent ce repositionnement :
– Premièrement, un potentiel de rattrapage de la surperformance des actions européennes sur celles américaines reste historiquement important, tandis qu’une correction à moyen terme est attendue outre-Atlantique.
– Deuxièmement, les discours de M.Draghi et P.Praet (BCE) sur l’exclusion de réflexion sur un potentiel Tapering préservent des conditions financières toujours favorables en Europe. L’inflation sous-jacente et la faible dynamique des salaires ne rendent pas durable et persistante la hausse des prix au niveau définissant la stabilité des prix.
– Troisièmement, si un euro fort pourrait résulter d’une non-élection de M. Le Pen, celui-ci pénaliserait alors les entreprises exportatrices européennes et donc la croissance de leurs bénéfices. Le marché considère qu’un second facteur, l’accélération de l’activité et des carnets de commande, ferait plus que compenserait l’effet négatif d’un euro fort, soutenant dès lors une révision à la hausse de la croissance des bénéfices, favorables aux marchés actions européens.
2 – La BCE ne souhaite pas modifier sa politique d’assouplissement
Fin Mars, les marchés obligataires se sont inquiétés de la suppression de la mention signifiant que la BCE utiliserait l’ensemble des outils à sa disposition dans le cadre de son mandat pour atteindre son objectif de stabilité des prix. Trois raisons justifient de ne pas discuter d’un « Tapering » pour le moment :
– Premièrement, l’inflation sous-jacente reste faible avec une baisse significative de la contribution des services qui confirme la dynamique toujours faible de la croissance des salaires en dépit d’un taux de chômage qui poursuit sa contraction (9,5% ).
– Deuxièmement, l’activité économique reste sur une tendance haussière mais le relais fiscal et budgétaire, sollicité par Mario Draghi, n’est toujours pas en place au sein de la majeure partie des pays membres.
– Enfin, aucune hausse des taux n’interviendrait avant la fin du programme de rachat d’actifs car l’efficacité de ce dernier serait réduite si le taux de dépôt devait être revu en hausse, ce qui pèserait sur les taux d’intérêt réel de court terme. Un potentiel frein à l’activité économique qui confirme une politique monétaire toujours accommodante en zone euro.