Résumé :
· Les effets secondaires d’une crise comme celle provoquée par le Covid-19 pourraient inverser les progrès déjà atteints en matière d’égalité de genre.
· Les femmes seraient plus exposées aux vulnérabilités socioéconomiques résultantes d’une crise, telles que le chômage, la violence, le manque de protection sociale et l’augmentation de la pauvreté.
· Malgré des nombreux accomplissements, les femmes se trouvent toujours dans une position « périphérique » dans la vie économique et sociale.
· Considérer la dimension de genre dans toute politique socioéconomique aurait le potentiel de produire des résultats de développement meilleurs et plus durables.
Utilité : Les crises auraient le potentiel d’exacerber les vulnérabilités féminines en raison de la position « périphérique[i] » des femmes au sein de la vie économique et sociale. Prendre en compte la dimension de genre dans toute politique socioéconomique pourrait produire des résultats de développement supérieurs et plus durables.
Des rapports des Nations Unies soulignent que la crise provoquée par le nouveau coronavirus pourrait inverser les progrès déjà atteints en matière d’égalité de genre et des droits des femmes[2]. Bien que les hommes soient 50 % à 80 % plus exposés au risque de décès par le Covid-19[3], en termes économiques et sociales, les femmes sont les plus gravement touchées par la pandémie. Ce phénomène a le potentiel d’exacerber les inégalités existantes pour les femmes dans tous les domaines – de la santé et l’économie à la sécurité et la protection sociale. Selon le rapport « Les femmes au cœur de la lutte contre la crise du Covid-19 » publié en avril 2020 par l’OCDE[4], les femmes sont plus exposées au risque de contamination et aux vulnérabilités sociales résultantes de la pandémie, telles que le chômage, la violence, le manque d’accès aux services de santé et l’augmentation de la pauvreté.
1. Vulnérabilités féminines en temps de Covid-19
En ce qui concerne les conditions de travail, selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), les femmes seraient plus vulnérables aux tensions sur le marché du travail, aussi bien dans des pays développés que dans ceux en voie de développement. Néanmoins, cette vulnérabilité est encore plus significative dans ces derniers, notamment quand il s’agit des travailleurs informels, les plus affectés en périodes de crise[5]. Bien qu’à l’échelle mondiale la proportion de femmes occupant un emploi informel est inférieure à celle des hommes, il y a plus de pays (55,5 %) où la participation féminine à ce type d’emploi dépasse la participation masculine (figure 1). En effet, les femmes sont plus exposées à l’informalité dans plus de 90 % des pays d’Afrique Subsaharienne, 89 % des pays d’Asie du Sud et près de 75 % des pays d’Amérique Latine. Ces femmes ne bénéficient d’aucune des protections établies par les lois du travail ou des avantages sociaux tels que la retraite, l’assurance maladie ou les congés payés. Le manque de protection sociale a également un impact à long terme, car elles sont moins nombreuses à bénéficier des pensions de retraite, ce qui accroît la vulnérabilité et la pauvreté féminine aux âges plus avancés[6].
Une différence majeure entre les hommes et les femmes dans l’emploi informel réside dans le fait que ces dernières se trouvent plus souvent dans les situations les plus vulnérables, en tant que travailleurs domestiques ou travailleurs familiaux. Selon l’OIT, 80 % des travailleurs domestiques dans le monde sont des femmes et 75 % de ces postes se trouvent dans le secteur informel. En outre, la participation féminine dans des occupations de travailleurs familiaux se retrouvant dans l’informalité est trois fois plus élevée que la participation masculine[7]. Ces femmes travaillent régulièrement pour des salaires plus faibles et dans des conditions de forte précarité. Par ailleurs, elles sont beaucoup plus susceptibles aux risques d’abus, d’harcèlement sexuel et de chômage.
Il convient encore de souligner que les postes les plus exposés à la maladie, les soi-disant emplois essentiels, sont majoritairement occupés par les femmes. En France, selon les données de l’Insee, près de 90 % des caissiers sont représentés par des femmes, ainsi que 98 % des effectifs des aides à domiciles et aides ménagères, selon l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (Una). De plus, neuf infirmiers sur dix sont des femmes et cette surreprésentation est aussi valable pour les aides-soignantes. À l’échelle mondiale, selon les données des Nations Unies, les femmes représentent plus de 80 % du personnel enseignant dans le pré-primaire/primaire et sont à l’avant-garde du système de santé. Bien qu’elles soient globalement sous-représentées parmi les médecins, dentistes et pharmaciens, les femmes représentent environ 85 % des infirmières et sages-femmes. Au total, elles occupent environ 70 % des postes des personnels de santé dans le monde, ce qui les expose à un risque accru de contamination au Covid-19[8].
Figure 1
Écart de genre de l’emploi informel dans l’emploi total, y compris l’agriculture
(En points de pourcentage, pour la dernière année disponible. IE = emploi informel)
Source : ILO (2018).
En ce qui concerne les conditions de vie, la politique de confinement mise en œuvre dans de nombreux pays a comme conséquence une présence constante et beaucoup plus forte des membres d’une famille dans leur domicile. Cela contribue à une surcharge de travail domestique non rémunéré. Selon les données des Nations Unies, dans le monde 75 % de ces activités sont réalisées par des femmes[9]. Cette réalité implique que ces tâches finissent par encombrer les femmes de manière disproportionnée, compromettant le temps dédié à d’autres activités tels que le travail rémunéré ou même les loisirs. La violence conjugale et tout type d’abus domestique sont aussi des facteurs aggravants, car ces femmes doivent vivre avec leurs agresseurs pendant de plus longues périodes[10].
Or, la réalité montre que les phénomènes économiques et sociaux ont des effets différents entre les hommes et les femmes, n’ayant pas un caractère neutre. Pour comprendre cette vulnérabilité féminine, il est nécessaire d’examiner les déterminants de cette « non-neutralité », en analysant l’évolution historique des relations homme-femme, ainsi que les racines de la discrimination fondée sur le genre.
2. Non-neutralité des phénomènes socioéconomiques
Les défis auxquels les femmes sont confrontées en temps de crise est un thème qui a gagné du terrain dans les débats des décideurs publics et privés. Des courants d’économie classique et néoclassique ont souvent supposé que les événements économiques et sociaux sont neutres, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas des effets différents sur les hommes et les femmes ainsi que sur les différents agents de la société. Cependant, les changements dans l’activité économique et sociale peuvent avoir un impact sur le marché du travail et sur l’allocation du temps des individus (allocation du temps occupé par le travail rémunéré versus le temps occupé par les tâches domestiques non-rémunérées versus le temps occupé par les loisirs). Cette réalité finit par affecter différemment les hommes et les femmes, compte tenu de leur segmentation de genre.
Les différences dans les rôles socioéconomiques des hommes et des femmes expliquent en grande partie les effets différenciés selon le genre des politiques économiques et sociales. Une première façon de comprendre ces différences consiste à différencier le travail rémunéré du travail non rémunéré, y compris les soi-disant aspects du travail reproductif. Le travail reproductif est le travail des personnes responsables de la reproduction de la société. Généralement non rémunéré, il comprend des activités d’entretien et de reproduction de la famille ou de la communauté (tâches ménagères, garde d’enfants et de personnes âgées, etc.). Ce type de travail est effectué principalement par des femmes et constitue une source importante de discrimination, même sur le marché du travail[11].
Un deuxième axe d’analyse consiste à examiner comment les relations sociales interagissent avec les résultats économiques de différentes circonstances historiques. Au cours de l’histoire, les femmes ont conservé de manière disproportionnée la responsabilité d’effectuer ce travail de reproduction non rémunéré. Cependant, la société moderne a donné lieu à la quête d’une « émancipation » féminine – désormais appelée autonomisation – conduisant les femmes à intégrer progressivement le marché du travail (« travail productif »). Il est pourtant important de comprendre que cette intégration tardive des femmes, ainsi que sa capacité à gagner un revenu, n’entraîne pas automatiquement une « autonomisation » et une augmentation du pouvoir de négociation au sein de la famille[12].
Pour comprendre cette réalité, il convient d’examiner les conditions dans lesquelles les femmes ont intégré le marché du travail productif et l’évolution de cette insertion tardive au cours des années.
3. Intégration féminine dans le marché du travail
À partir du XVIIIe siècle, les femmes ont intégré progressivement et de manière plus significative la force de travail, atteignant aujourd’hui un taux d’activité de près de 50 %. Néanmoins, bien que plus de 307 millions de femmes aient rejoint le marché du travail au cours des 20 dernières années, elles ne représentent encore que 39 % de la population active mondiale. Par ailleurs, les taux de scolarisation ayant augmenté dans le monde, notamment chez les femmes, les taux d’activité ont baissé chez les jeunes en âge scolaire. Cela a provoqué une baisse du taux de participation à la population active plus significative chez les femmes, avec le taux de participation féminine par rapport au taux masculin passant de 67,5 % en 1998 à 66,6 % en 2019[13].
À un niveau plus désagrégé, la participation féminine au sein des pays en voie de développement varie considérablement, bien plus que la participation masculine. Au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie du Sud, moins de 30 % des femmes participent à la population active (figure 2) – une valeur bien en dessous de la moyenne mondiale – tandis que ce chiffre est de plus de 73 % chez les hommes. Cependant, les taux de participation féminine ont légèrement augmenté au Moyen-Orient et en Afrique du Nord de 1998 à 2018, tandis que les taux ont baissé en Asie du Sud. Dans ces trois régions, les modes de vie au sein de sociétés patriarcales, où l’homme occupe encore le centre des structures politiques, économiques et sociales, semblent continuer de restreindre les possibilités pour les femmes d’exercer une activité en dehors du foyer[14].
Figure 2
Estimations régionales des taux d’activité des femmes
(Population adulte, groupe d’âge 15+)
Source : ILO Statistical Database, ILOSTAT; Verick (2018)
En ce qui concerne les inégalités salariales, bien que l’écart salarial entre les hommes et les femmes se soit considérablement réduit au cours des dernières décennies[15], les femmes continuent de percevoir un salaire moyen inférieur à celui des hommes (figure 3). Cela est dû au fait que les secteurs d’activités les mieux rémunérés concentrent une main d’œuvre masculine. En outre, il est possible de constater encore des écarts au sein d’un même secteur d’activité. Ce phénomène s’explique par le fait que les hommes et les femmes n’occupent pas forcément les mêmes positions dans la hiérarchie professionnelle. Ayant plus de difficultés à accéder aux positions plus élevées et mieux rémunérées, en raison de plusieurs facteurs, notamment à la charge que le travail reproductif continue de représenter, les femmes se retrouveraient face à un « plafond de verre »[16].
Figure 3
Écart salarial hommes-femmes pondéré en fonction des facteurs*[17]
(Pourcentage)
Source : International Labour Organization (ILO, 2020).
*Note : l’écart de rémunération entre hommes et femmes pondéré en fonction des facteurs ajuste les différences de salaire horaire moyen en fonction du niveau de scolarité, de l’âge, du temps de travail (à temps plein par rapport à temps partiel) et du statut (emploi dans le secteur privé contre dans le secteur public).
Par ailleurs, la littérature économique montre que la féminisation de la main-d’œuvre est liée à l’expansion de l’informalité, renforcée par l’hypertrophie du secteur tertiaire[18]. En disposant d’une plus grande flexibilité pour répondre à la création d’emplois plus précaires, les femmes bénéficieraient des soi-disant avantages comparatifs pervers. Or, plusieurs femmes accepteraient un travail moins bien rémunéré, avec la contrepartie d’avoir des horaires plus flexibles et d’être plus proches de leurs domiciles pour être en mesure de concilier travail productif et travail reproductif. En effet, la flexibilité du volume de l’emploi et du temps de travail est essentiellement garantie par les femmes dans les modèles de travail actuellement adoptés au niveau international[19].
Ainsi, les relations homme-femme pourraient être comparées aux relations de centre-périphérie : si d’une part les femmes ont réussi à conquérir un espace dans l’économie et dans la société, d’autre part, elles doivent encore concilier progrès et retards face à la précarité d’une insertion tardive dans le marché du travail. Par conséquent, lorsque l’environnement socioéconomique commence à montrer des signes de stagnation, avec des niveaux d’emploi et de revenus en décroissance, les femmes sont les premières à en souffrir. En effet, la littérature économique témoigne que dans des crises sanitaires passées et sur une série de crises financières, les femmes s’en sont moins bien sorties que les hommes[20].
La réalité atteste qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir dans la quête de l’émancipation féminine. Le ciblage des fonds publics et privés sur les conditions de vie des sociétés, suivant également une optique de genre, est essentiel pour minimiser les effets néfastes d’une crise, qui mettent en évidence le grand fossé économique et social persistant entre les femmes et les hommes. Les institutions et les gouvernements devront renforcer leurs programmes de protection sociale et de relance économique au service des femmes, pour compenser les vulnérabilités féminines.
Par ailleurs, il convient également d’évoquer l’importance de l’élimination des stéréotypes de genre depuis le plus jeune âge et tout au long de la vie des sociétés, de manière à permettre l’occupation féminine sur des activités traditionnellement masculines et vice-versa. En outre, l’exclusion des barrières à la progression professionnelle féminine, notamment dû à un déséquilibre des responsabilités reproductives entre les hommes et les femmes et à des discriminations de genre, doit être aussi une priorité. Le développement du congé paternité et des mécanismes capables de minimiser les effets négatifs de la maternité sur l’intégration et l’ascension professionnelle féminine pourraient représenter quelques-unes des solutions. À cet effet, le modèle adopté en Suède, dans lequel les pères et les mères ont le droit de partager 480 jours de congé[21], pourrait représenter une piste vers l’élaboration de modèles économiques et sociales plus égalitaires aussi bien dans les économies développées que dans celles en voie de développement.
4. Conclusion
Il n’y a aucun doute que la dimension de genre doit être prise en compte dans toute politique socioéconomique. Si, d’une part, les femmes représentent un groupe plus vulnérable aux effets secondaires d’une crise, d’autre part, elles ont un rôle essentiel au rétablissement et au bien-être dans les communautés. Placer les femmes au centre des économies aurait ainsi le potentiel de produire des résultats de développement meilleurs et plus durables. Cela pourrait soutenir une reprise plus rapide, assurant le bien-être et l’égalité d’opportunités homme-femme[22].
Références
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[1] Relation centre-périphérie : retards socioéconomiques qui déterminent une position secondaire des femmes par rapport à la position des hommes. Femmes à la marge de la vie économique et sociale.
[2] UN-Women (2020). The impact of COVID-19 on women. United Nations (2020). COVID-19 and Ending Violence Against Women and Girls.
[3] D’après des recherches du groupe de recherche universitaire Global Health 50/50 de l’University College London (Global Health 50/50, 2020. Sex, gender and COVID-19: overview and resources).
[4] OECD (2020). Women at the core of the fight against COVID-19 crisis.
[5] ILO (2018). Women and men in the informal economy: a statistical picture.
[6] Même dans les économies développées, comme la France, l’Allemagne, la Grèce et l’Italie, la pension moyenne des femmes est inférieure de plus de 30% à celle des hommes (UN Women, Progrès des femmes dans le monde 2015-2016. Chapitre 3, p. 147).
[7] Mondialement ce statut représente 28,1% des femmes dans l’emploi informel, contre 8,7% des hommes. (ILO, 2018. Women and men in the informal economy: a statistical picture).
[8] Les femmes représentent aussi une majorité dans les services à la personne tels que ménage, les aides aux personnes âgées, la garde d’enfants, etc.
[9] UN-Women (2016). Unpaid Care and Domestic Work: Issues and Suggestions for Vietnam.
[10] Selon le rapport de l’OCDE « Les femmes au cœur de la lutte contre la crise du Covid-19 » et d’autres rapports des Nations Unies, les restrictions imposées par les quarantaines (l’isolement à domicile, les fermetures d’écoles et de garderies) ainsi que les risques accrus auxquels sont confrontés les proches âgés imposent des charges supplémentaires aux femmes. Le risque de violence conjugale est également évoqué, comme il a été constaté lors de crises précédentes et aussi par rapport au cas Chinois, premier pays à appliquer les politiques d’isolement social (UN, 2020. COVID-19 : Mettre fin à la violence contre les femmes et les jeunes filles).
[11] Sparr, P. (2002), Une introduction au genre des politiques de commerce et d’investissement.
[12] Elson, D. (1999), Les marchés du travail en tant qu’institutions dotées de spécificités de genre : problèmes d’égalité, d’efficacité et d’autonomisation.
[13] L’intégration féminine a souffert un recul au cours des deux dernières décennies, avec une diminution du taux de participation de 51% en 1998 à 47,1% en 2019. Les hommes ont également souffert une chute dans le taux de participation, passant de 78,9% en 1998 à environ 74,2% en 2019 (Verick, 2018 & estimations modélisées par l’OIT, groupe d’âge 15+, http: // www.ilo.org/ilostat).
[14] Verick (2018) & estimations modélisées par l’OIT.
[15] Entre les années 1960 et aujourd’hui, l’écart salarial moyen entre les hommes et les femmes a passé d’environ 50% à environ 20% (Weichselbaumer & Winter-Ebmer, 2005 et l’Organisation Internationale du Travail, 2020).
[16] Expression apparue aux États Unis dans les années 1970 pour designer l’existence d’un plafond invisible qui empêcherait les femmes d’atteindre des positions de hautes responsabilités, et également de progresser aussi vite et autant que les hommes.
[17] Selon des données de INSEE de 2015, la moyenne du salaire mensuel net des hommes en France était de 22,8% supérieure à celle des femmes. Cet écart arrivait à environ 36 % dans le secteur bancaire et financier.
[18] Teixeira (2019), Staveren et al. (2012), Castilho and Guedes (2006).
[19] Hirata, H. (2002), Nouvelle division sexuelle du travail ? Un regard sur l’entreprise et la société.
[20] Baird, M, 2020. Dans une méta-analyse systématique récente, Blanton et al. (2019) évaluent l’impact des crises économiques sur les femmes dans 68 pays entre 1980 et 2010. L’analyse quantitative se concentre sur cinq types de crises financières, notamment les crises bancaires, les crises monétaires, les crises de la dette souveraine intérieure, les crises de la dette souveraine extérieure et les crises inflationnistes. L’étude confirme que les femmes s’en sortent moins bien que les hommes dans les crises économiques, en partie parce qu’elles détiennent moins d’actifs, perçoivent moins de revenus et font face à une discrimination sur le marché du travail (Baird, M, 2020).
[21] Le modèle Suédois est un exemple à être souligné. Dans ce pays, les pères et les mères ont le droit de partager 480 jours de congé, avec deux mois minimums pour chacun d’entre eux, payés à hauteur de 80% du salaire. (European Commission, 2020. Suède : Prestations parentales et prestations liées à l’accouchement.