Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Eviter la crise de la dette privée : un enjeu clé (Note)

Face à la crise de la Covid-19, l’Etat français a déployé un important arsenal de mesures visant à soutenir l’économie. Parmi elles, les Prêts Garantis par l’Etat (PGE) ont permis aux entreprises d’accéder à des financements de trésorerie à des conditions favorables, dans le but de pallier la chute de l’activité. Entre mars et janvier 2020, c’est 131,6 Mds euros qui ont été accordés à près de 635 000 entreprises.

Ces prêts, bien que salvateurs et nécessaires, viennent néanmoins alourdir l’endettement des entreprises françaises, déjà élevé avant la crise (76 % du PIB au premier trimestre 2020[1]). Très rapidement s’est posée la question de la transformation des PGE, en fonds propres ou quasi-fonds propres, sans pour autant que des réponses aient été apportées à ce stade. L’objectif de cette transformation est  d’éviter que les PGE pèsent à terme sur la solvabilité des entreprises et/ou réduisent les capacités des entreprises à financer des dépenses essentielles (investissement, embauche par exemple).

Une dégradation forte de la soutenabilité financière des entreprises pourrait avoir des répercussions significativement négatives sur l’emploi (en cas de défaillance d’entreprises provoquant des licenciements), pour des entreprises saines (via les relations clients-fournisseurs ou via un phénomène de raréfaction générale du crédit bancaire), pour des banques (qui devraient augmenter leurs fonds propres proportionnellement aux pertes qu’elles enregistreraient sur leurs prêts consentis) ou encore pour l’Etat (garant à hauteur de 80 à 90 % des PGE).

Le think tank indépendant BSI Economics s’est penché sur cet enjeu de premier plan et a soumis plusieurs propositions dans le cadre d’une sollicitation de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale à propos des contreparties du plan de relance. Le présent article revient sur les contours de la proposition concernant la gestion des PGE, qui permettrait de limiter les risques liés à ce « mur de la dette » via la mise en place d’un mécanisme basé sur un système d’incitations.