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Flux de capitaux bruts / nets : quelle différence ?

Depuis l’année 2015, de nombreux pays émergents ont vu leur rythme de croissance économique ralentir sensiblement. La hausse graduelle des taux effectifs de la FED marque une divergence économique et monétaire qui pèse sur leur devise et conduit à de nouveaux flux de capitaux.

Entre 2009 et 2014, les pays émergents ont reçu dans leur ensemble 2 000 milliards de dollars de flux nets d’entrées de capitaux selon l’IFF (Institute for International Finance). Les flux de capitaux s’inversent désormais : les flux nets de sorties de capitaux depuis les pays émergents ont ainsi dépassé les 600 milliards de dollars en 2015 (plus du quart du montant total de capitaux reçu par ces pays ces six dernières années). Comment mesurer ces flux ?

Première approche : les flux bruts de capitaux : les entrées « brutes » de capitaux (« gross inflows ») correspondent au montant « net » des acquisitions et ventes d’actifs domestiques par des non-résidents du pays considéré. Les sorties « brutes » (« gross outflows ») de capitaux considèrent le montant net des acquisitions et ventes d’actifs étrangers par des résidents du pays considéré. Cette méthode de mesure des flux de capitaux permet de distinguer la résidence des opérateurs.

Deuxième approche : les flux nets de capitaux : a contrario des flux bruts de capitaux, les flux nets de capitaux ne permettent pas la distinction de l’origine des flux. Les entrées nettes de capitaux correspondront ainsi à l’ensemble des capitaux entrant dans le pays (acquisition d’actifs domestiques par des résidents et des non-résidents), tandis que les sorties nettes de capitaux correspondant à l’ensemble des capitaux sortant du pays (achats d’actifs étrangers par des résidents, ventes d’actifs domestiques par des non-résidents).

Si, jusque dans les années 90, le flux nets correspondaient peu ou prou aux flux bruts de capitaux, l’accroissement de la volatilité de ces derniers (dû à l’extrême sensibilité des investisseurs internationaux aux facteurs globaux et choc de politique monétaire), mène la littérature à considérer plutôt les flux bruts comme une meilleure mesure des flux de capitaux.

 

Thomas Lorans


Référence:

Forbes and Warnock : « Capital Flow waves : Surges, stops, flight and retrenchment », in Journal of International Economics, 2012

Stiglitz, Rashid: “Closing Developing Countries’ Capital Drain”, Project Syndicate, 2016