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☆☆ Le concept de « Tough love » ou l’« amour coriace » entre une banque centrale et son état : de quoi parle-t-on ?

Dans les débats récents: Le terme revient en boucle dans certains débats monétaires depuis que Hellebrandt, Posen et Tolle l’ont employé dans un article de recherche nommé « Does monetary cooperation or confrontation lead to successful fiscal consolidation ? » (2012).

 

 

La « tough love » policy ou « amour coriace » (traduction de l’anglais que nous proposons) décrit une politique à travers laquelle une banque centrale contracte sa politique monétaire pour améliorer la situation fiscale de l’Etat. Quelle est la logique ? On peut citer deux facteurs.

 

D’abord, d’après ses partisans, une politique monétaire expansionniste réduit l’incitation de l’Etat à mettre en œuvre des réformes structurelles de consolidation fiscale (puisque tout ne va pas si mal, pourquoi faire des efforts politiquement et socialement difficiles ?). En évitant ce risque moral, la banque centrale rend service à l’Etat.

 

Ensuite, les inquiétudes au sujet du déficit de l’Etat pourraient influencer à la hausse les anticipations d’inflation et donc rendre la consolidation fiscale plus difficile via des taux d’intérêt longs plus élevés. La banque centrale, en communiquant sur une politique monétaire restrictive, agirait donc en ancrant les anticipations d’inflation ce qui irait dans le sens d’une stabilité des taux d’intérêt payés par l’Etat.

 

 

Julien P.