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☆ « les réserves obligatoires sont une taxe pour le système bancaire », pourquoi ?

Cette affirmation est courante dans la littérature économique à propos de l’utilisation des réserves obligatoires. Nous fournissons ici une explication du mécanisme implicitement cité via cette affirmation.

 

Supposons qu’une banque centrale augmente le taux de réserves obligatoires pour ses banques. Dans l’absolu, les banques seront donc obligées d’avoir plus d’argent sur leur compte à la banque centrale qu’elles n’en avaient auparavant. L’argent « bloquée » ainsi représente alors un coût d’opportunité pour chaque banque : au lieu de bloquer cet argent elles auraient pu l’utiliser pour acheter des actifs rémunérateurs par exemple, ou se lancer dans des opérations de crédit rémunératrices en craignant dans une moindre mesure de ne pas avoir les fonds nécessaires pour s’ajuster aux exigences en réserves obligatoires[1]

En cela, la hausse du taux de réserves obligatoires, si ces dernières ne sont pas rémunérées à un taux « raisonnable », représente une taxe sur le secteur bancaire. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles on cite souvent l’instrument « réserves obligatoires » comme un instrument de répression financière courant (voir par exemple cet article pédagogique du FMI sur la répression financière sur le lien ici).

 

 

Julien P.

 
 

[1] cet argument, pour le crédit, est pertinent dans un contexte monétaire normal. Il ne l’est plus bien entendu dans le contexte de politiques monétaires non conventionnel actuel, où dans les pays concernés, la contrainte en réserves n’est pas un problème pour les banques en ce qu’il s’agit du développement du crédit.

 

 

Pour aller plus loin: lire l’article très intéressant de Joshua N. Feinman, « Reserves Requirements, history, current practices and potential reforms » disponible directement via le site de la FeD en cliquant sur ce lien