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Au mauvais endroit au mauvais moment? Le devenir des primo-entrants sur un marché du travail en crise

Résumé

– Les générations entrées sur le marché du travail pendant la crise connaissent un taux de chômage plus élevé que les générations précédentes « plus chanceuses »

– Cet effet est plus marqué pour les moins diplômés

– La théorie économique est ambiguë sur les effets à long terme de mauvaises conditions d’entrée sur le marché du travail

– La littérature montre que les effets peuvent être plus ou moins longs suivant l’endroit, le niveau de diplôme et la prise en compte des changements de carrière

Il y a près de 6 ans, l’économie mondiale basculait dans la plus grave et la plus persistante récession depuis la grande dépression des années 30. La crise financière de 2008, suivie de la crise de dette souveraine de 2010 ont engendré une hausse généralisée du chômage alimentée par un grand nombre de travailleurs licenciés et 5 générations de jeunes diplômés (ou décrocheurs). Environ 700 000 jeunes doivent chaque année convaincre les employeurs de leur aptitude malgré leur inexpérience. La crise économique rend évidemment cet exercice plus difficile.

 

L’insertion des jeunes pendant la crise:

Les enquêtes génération du Centre d’étude et de recherche sur l’emploi et les qualifications (Cereq) suivent le processus d’insertion de cohortes de jeunes entrants sur le marché du travail tous les 3 ans. Avec la dernière enquête, Barret et al. (2014) comparent l’insertion des générations 2004, 2007 et 2010 et montrent nettement l’effet de la crise sur l’accès à l’emploi de ces jeunes. Le graphique ci-dessous présente le taux de chômage du mois de janvier de l’année suivant le diplôme au mois d’avril 3 ans après l’entrée sur le marché du travail.

 

Sources : Bref du CEREQ, BSI Economics

 

Il montre d’abord que le chômage d’insertion est élevé pour toutes les générations (supérieur à 20%). On identifie également une première phase de diminution progressive du chômage jusqu’à l’été suivant l’année du diplôme. La seconde année est marquée par une phase de ralentissement de la baisse du chômage pour les générations 2004 et 2010, alors que la crise de 2008 fait augmenter le chômage de la génération 2007. Mais au cours de la troisième phase, caractérisée par la stabilisation du chômage pour les générations 2004 et 2007, la dynamique d’accès à l’emploi s’inverse et le chômage repart à la hausse pour la génération 2010, qui subit de plein fouet la persistance de la crise en France. Ainsi, cette génération entre sur le marché du travail avec un taux de chômage plus élevé de 3 points que la génération 2004 et de 6 points que la génération 2007. L’écart diminue en deuxième phase avec la génération 2007 qui est également affectée par la crise, mais se creuse avec la génération 2004 qui a profité de conditions économiques favorables (Le taux de croissance annuel en 2004 était de 3%, puis 2% en 2005 et 2006 (Banque Mondiale)).L’enquête révèle par ailleurs un impact de la crise nettement plus important sur le chômage des moins diplômés, mais la qualité des emplois (en termes de rémunération et de type decontrat) n’a pas été affectée.

Pour avoir une idée des différences à plus long terme, on peut étudier les générations affectées par la récession de 1993.

A partir des enquêtes emploi de l’INSEE, on voit que la récession de 1993 a eu un effet similaire. Les générations 1993 et 1995 ont débuté leurs carrières avec un chômage de plus de 30% au mois de mars l’année suivant leur fin d’étude, mais ce taux s’abaisse progressivement jusqu’à 6 ans après et se stabilise ensuite. La génération 1990 a souffert de la récession de 1993 en subissantun taux de chômage élevé sur presque toute la période.

 

Taux de chômage en fonction de l’expérience potentielle pour différentes générations

 (sources : Enquêtes emploi INSEE, calculs de l’auteur, BSI Economics)

 

Ainsi, la comparaison des différentes générations révèle des différences importantes dans les trajectoires d’insertion des jeunes en fonction du cycle économique. Intéressons-nous à présent aux conséquences d’un tel phénomène.

 

Les effets théoriques de mauvaises conditions d’entrée sur le marché du travail.

Les théories économiques fournissent des prédictions différentes de l’impact de mauvaises conditions d’entrée. D’un côté, les modèles de job search/job matching prédisent, de façon générale, qu’une plus grande mobilité permet d’augmenter la croissance du salaire. Dès lors, si une personne subit une période de chômage ou accepte un mauvais job mais qu’elle est capable de retourner vers le bon emploi lorsque la récession s’achève, elle n’aura perdu qu’une année ou 2 d’expériences professionnelles, ce qui peut facilement se rattraper par plus de mobilité professionnelle. Cette théorie de la pèche aux emplois (jobs shopping à la Johnson, 1978) montre qu’une grande partie de la progression salariale a lieu lors des premières années d’expérience en raison d’une mobilité professionnelle ascendante fréquente et rapide. Ainsi, Topel et Ward (1992) montrent qu’un tiers de la croissance du revenu les 10 premières années de vie active est directement imputable à la mobilité professionnelle. Ainsi, si on en croit cette théorie, un jeune entrant sur le marché du travail dans de mauvaise condition va accepter un emploi de moindre qualité, mais changer dès que l’occasion se présente, plus rapidement et fréquemment que ceux entrés dans de meilleures conditions. Par cette mobilité plus intense, le modèle prédit un rattrapage rapide et donc pas de conséquence à long terme des conditions d’entrée dans la vie active.

D’un autre côté, si finir ses études pendant une récession conduit à accumuler des compétences différentes de celles acquises par les générations plus chanceuses, alors les personnes affectées seront moins productives même plusieurs années après la fin des études, ce qui entrainera une baisse de la rémunération à long terme. Cette approche en capital humain est compatible avec un modèle de job search à la Jovanovic (1979). Ces modèles se focalisent sur la qualité de l’appariement (matching) entreprise/employé et permettent d’expliquer la plupart des dysfonctionnements du marché du travail en autorisant différentes formes de frictions. Ils sortent du cadre concurrentiel et considèrent que les offreurs et demandeurs de travail évoluent dans un environnement d’information imparfaite, avec une offre et une demande hétérogènes, qu’il existe des coûts de transactions, que la recherche d’emploi prend du temps,.. Ainsi, lorsqu’un individu entre sur un marché du travail en crise, le nombre d’offres d’emplois qui lui est adressé est plus faible, ce qui allonge la durée de sa recherche. Il est alors probable que l’individu n’obtienne pas un emploi satisfaisant. À expérience donnée, son salaire sera plus faible car il a passé plus de temps à chercher et/ou à travailler dans des mauvais jobs (où il était moins productif).

 D’autre part, en travaillant sur des postes de moins bonnes qualités, il a passé du temps à accumuler de mauvaises formes de capital humain, trop spécifiques à l’entreprise (Jovanovic, 1979), au métier (Neal, 1999) ou à la tâche. En effet, Gibbons et Waldman (2004) ont montré qu’un travailleur qui entre dans une entreprise en difficulté a de forte chance d’être sur des postes moins exigeants et de moindre qualité . Ainsi,sa productivité n’augmente pas aussi vite que ce qu’elle aurait due, et peut être spécifique à certaines tâches qu’il ne reproduira plus, ce qui affecte négativement sa rémunération. Pour illustrer cette idée, imaginons un diplômé d’une école de publicité qui est contraint d’accepter un poste de commercial lorsqu’il obtient son diplôme. Pendant les mois qu’il passera à faire ce travail, il accumulera des compétences en négociation et en vente, mais pas en publicité. S’il veut recommencer à travailler dans ce secteur, il n’aura pas accumulé le bon type de capital humain, ce qui affectera négativement sa probabilité d’être embauché et son salaire. Ces modèles prédisent donc des effets négatifs persistants.

Enfin, en présence d’asymétrie d’information, les recruteurs se servent de toutes les informations que les candidats leurs transmettent comme signal de leur niveau de productivité, et notamment le niveau de salaire passé. Ainsi, un individu qui a été contraint d’accepter un salaire plus faible en raison de la crise peut subir cet effet à long terme. C’est notamment ce que montre Devereux (2002) en utilisant le taux de chômage comme une source de variation exogène pour expliquer les variations de salaire initial.

 

Les résultats des travaux empiriques:

Pour déterminer l’effet de mauvaises conditions d’entrée, les chercheurs comparent soit les individus au sein d’une génération, soit les écarts entre générations. Dans le premier cas, on s’intéresse aux différences de trajectoires entre ceux qui ont subi une période de chômage à la fin de leurs études et ceux qui ont obtenu rapidement un emploi. Ces méthodes tiennent compte des différences entre les deux groupes. L’identification réside dans la différence au sein de cette cohorte (intra-cohort variation) et estime la persistance du chômage à l’entrée sur le marché du travail,sur le revenu ou le taux d’emploi. Ces recherches trouvent en général des effets négatifs très persistants (Gregg, 2001; Gregg and Tominey, 2005; Nordstrom Skans, 2011; Heylen, 2011). Une personne qui subit une période de chômage au début de sa carrière souffre d’une baisse de salaire pour le restant de sa carrière, conformément aux modèles de capital humain et de signal.

La seconde stratégie consiste à comparer non pas les individus au sein d’une génération mais d’étudier les différences entre générations. Cette vague de littérature mesure donc l’impact des conditions générales d’entrée (le plus souvent mesuré par le taux de chômage des moins de 25 ans l’année de fin d’étude) sur le taux d’emploi et le revenu en fonction de l’expérience. Ce courant de recherche n’aboutit pas à une conclusion aussi claire. Genda et al. (2010) trouvent que le taux de chômage de l’année de fin d’étude a un effet négatif persistant (12 ans) sur le revenu des moins diplômés au Japon contrairement aux USA où ces générations retrouvent le niveau des cohortes plus chanceuses en 3 ans. Ce résultat est en grande partie dû à la plus faible probabilité d’obtenir un emploi stable que causent de mauvaises conditions d’entrée. Aux USA, l’effet n’est que temporaire pour les générations de niveau BAC et légèrement plus long pour les diplômés du supérieur. Kahn (2009) trouve également un effet négatif persistant des conditions d’entrée sur le revenu et l’emploi des diplômés du supérieur aux USA (jusqu’à 15 ans plus tard). Hershbein (2011) trouve que les femmes obtenant leur BAC pendant une récession participent moins au marché du travail que les autres générations chanceuses pendant les 4 premières années. Ce résultat suggère une substitution de production domestique à la participation au marché du travail causée par la récession. Au contraire, les hommes ont tendance à participer davantage. Oreopoulos et al. (2012) s’intéressent à la qualité des emplois trouvés au moment de l’entrée sur le marché du travail des jeunes diplômés au Canada et trouvent qu’obtenir son diplôme pendant une récession a un impact négatif sur le taux d’emploi et le revenu des générations affectées. Cet effet persiste au moins 8 ans.

En France, les seuls à avoir mené cet exercice (à notre connaissance) sont Gaini et al. (2012). En utilisant les données des enquêtes emploi INSEE de 1982 à 2009, ils trouvent que le taux de chômage à l’entrée sur le marché du travail a un effet négatif sur le revenu et le taux d’emploi à court terme, mais que cet effet disparaît au bout de 3 ans.

Ces résultats sont illustrés dans la figure ci-dessous. Ils présentent l’impact d’une hausse d’1 point de pourcentage du taux de chômage à la findes études sur le taux d’emploi, pour différents niveaux d’études et par genre. Pour les 4 groupes, une hausse du chômage au moment de l’entrée sur le marché du travail diminue d’environ 0.1 point de pourcentage le taux d’emploi de la cohorte affectée. Mais cet effet n’est plus significativement différent de 0 à 3 ansplus tard.

Effet marginal du taux de chômage à la fin des études sur le taux d’emploi en fonction des années après la fin des études

 

Sources: Gaini et al. (2012) BSI Economics

 

Pourquoi une telle singularité Française ?

Gaini et al. (2012) expliquent la différence de leurs résultats en France avec le reste de la littérature internationale par deux raisons. D’abord, une grande partie des emplois créés le sont à un niveau proche du SMIC. Comme il est impossible de payer moins que ce niveau, toutes les nouvelles embauches sont confondues autour du SMIC, que le nouvel employé ait subit de mauvaises expériences sur le marché du travail dans son passé ou non.

D’autre part, puisque le taux de chômage des jeunes est en permanence très élevé (parmi les plus hauts en Europe), les mauvaises expériences passées ne sont surement pas utilisées par les employeurs comme signal de productivité des jeunes. De mauvaises conditions d’entrée n’ont donc pas d’effet à long terme.

Il est aussi possible que l’absence d’effet en France s’explique par une modification des choix de carrières des jeunes entrants. En effet, la rareté des emplois pendant les récessions peut forcer les jeunes diplômés à accepter des emplois peu qualifiés ou peu payés et donc à renoncer à leurs stratégies initiales. Ce phénomène rejoint le courant de littérature sur le déclassement (Forgeot and Gautié, 1997; Giret et al., 2006; Lize, 2005). Dans un manuscrit réalisé en 2013 (Heim, 2013)[1], nous avons montré en employant la même stratégie et les mêmes données que Gaini et al. (2012) que de mauvaises conditions d’entrée sur le marché du travail poussaient les hommes et les femmes ayant un niveau supérieur au Bac à se réfugier dans des emplois du secteur public, plus protégé que le secteur privé. En revanche, l’effet est négatif pour les femmes peu éduquées. L’effet est permanent pour les femmes alors qu’il disparaît pour les hommesau bout de 4 ans.

 

Impact d’une hausse d’un point de chômage à la fin des études sur la part de fonctionnaire dans une génération

Sources : Heim (2013), BSI Economics

Ces résultats révèlent l’attractivité de l’emploi public en France en période de crise. Cependant, comme le nombre de places est limité, il semble que la récession entraine un changement de composition des candidats recrutés, où les femmes ayant peu d’éducation sont évincées de façon permanente au bénéfice de plus d’hommes et de femmes plus éduquées. L’effet non permanent pour les hommes est probablement dû à un retour aux choix de carrière initial.

 

Conclusion

Alors que les modèles théoriques ne fournissent pas de prédictions certaines quant à l’effet de mauvaises conditions d’entrée sur le marché du travail, les estimations économétriques ont tendance à trouver un effet délétère durable sur le taux d’emploi et la rémunération des générations affectées. La France semble toutefois faire exception puisqu’il apparait que ni le salaire ni le chômage ne sont affectés à long terme par de mauvaises conditions d’entrée.

Cependant, ces études ne considèrent pas la modification des parcours professionnels qu’induit une récession à la fin des études. Nous avons modestement contribué à montrer que les générations malchanceuses ont tendance à préférer le secteur public en période de crise (et de façon définitive pour les femmes). Ce résultat montre bien que si on n’observe globalement pas de différences sur l’emploi et les revenus entre générations chanceuses et malchanceuses à long terme, c’est peut être aussi qu’elles ont changé de plan, modifié leurs stratégies et que ce changement peut être définitif (dans le cas des femmes diplômés notamment). De tels résultats indiquent que le système d’assurance chômage – aussi protégé qu’il y parait – ne sécurise pas les parcours des jeunes entrants. Il est donc nécessaire de mettre en place un filet de sécurité pour permettre aux primo-entrants de sécuriser leur insertion et leur permettre d’accéder aux emplois pour lesquels ils se sont formés.

Pendant nos recherches, nous avions notamment trouvé intéressant le mécanisme d’assurance chômage belge (voir Heylen 2011 pour plus d’information), où les jeunes diplômés, bien que n’ayant jamais travaillé, peuvent recevoir une assurance chômage à l’issue d’unepériode après la fin des études, qui est d’autant plus longue que le niveau de diplôme est élevé. Ce mécanisme vise ainsi à fournir rapidement une assurance chômage aux jeunes les moins qualifiés (et souvent les plus vulnérables), et assurer aux plus diplômés une sécurité lorsqu’après plusieurs mois, ils n’ont pas réussi à obtenir un emploi. Le niveau de l’assurance est à peine au-dessus des minima sociaux afin de ne pas dés-inciter la recherche d’emploi.

 

Références:

– C. Barret, F. Ryk, and N. Volle. Enquête 2013 auprès de la génération 2010 – face la crise, le fossé se creuse entre niveaux de diplôme. Bref du CEREQ, 319:8, 2014.

– Paul J. Devereux. The Importance of Obtaining a High-Paying Job. MPRA Paper 49326, University Library of Munich, Germany, January 2002.

– Grard Forgeot and Jérôme Gautié. Insertion professionnelle des jeunes et processus de déclassement. économie et Statistique, 304(1):53-74, 1997.

– M. Gaini, A. Leduc, and A. Vicard. A scarred generation? french evidence on young people entering into a tough labour market. Documents de travail de la dese – working papers of the dese, Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques, DESE, 2012.

– Yuji Genda, Ayako Kondo, and Souichi Ohta. Long-Term Effects of a Recession at Labor Market Entry in Japan and the United States. Journal of Human Resources, 45(1), 2010.

– Robert Gibbons and Michael Waldman. Task-specific human capital. American Economic Review, 94(2):203-207, 2004.

– Jean-François Giret, Emmanuelle Nauze-Fichet, and Magda Tomasini. Le déclassement des jeunes sur le marché du travail. Données sociales – La société française, 2006.

– Paul Gregg. The Impact of Youth Unemployment on Adult Unemployment in the NCDS.Economic Journal, 111(475) :F626-53, November 2001.

– Paul Gregg and Emma Tominey. The wage scar from male youth unemployment. Labour Economics, 12(4) :487-509, August 2005.

– Arthur Heim. Public sector as shelter? The impact of graduating in a time of a recession on selection into public employment. Master’s thesis, Paris School Of Economics, September 2013.

– Brad Hershbein. Graduating high school in a recession : work, education and home production. August 2011.

– Vicky Heylen. Scarring, effects of early career unemployment. Steunpunt werk en sociale economie., Leuven : HIVA – Katholieke Universiteit Leuven., 2011.

 – William R. Johnson. A Theory of Job Shopping,The Quarterly Journal of Economics, Vol. 92, No. 2 (May, 1978), pp. 261-278

– Boyan Jovanovic.Job Matching and the Theory of Turnover. Journal of Political Economy, 87(5) :972-90, October 1979.

– Lisa Kahn. The long-term labor market consequence of graduating from college in a bad economy. working paper, August 2009.

– Laurence Lize. Déclassement des jeunes et politique de l’emploi. exploitation de l’enquête « génération 98 » du céreq. Cahier de la MSE 2005.17, 2005.

– Derek Neal. The Complexity of Job Mobility among Young Men. Journal of Labor Economics, 17(2) :237-61, April 1999.

– Oskar Nordstrm Skans. Scarring Effects of the First Labor Market Experience. IZA Discussion Papers 5565, Institute for the Study of Labor (IZA), March 2011.

– Philip Oreopoulos, Till von Wachter, and Andrew Heisz. The Short- and Long-Term Career Effects of Graduating in a Recession. American Economic Journal : Applied Economics, 4(1) :1-29, January 2012.

- Topel, Robert H & Ward, Michael P. Job Mobility and the Careers of Young Men, The Quarterly Journal of Economics,1992 MIT Press, vol. 107(2), pages 439-79, May 

 

Notes:

[1] L’étude complète est disponible sur demande auprès de l’auteur.