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Chronique de marché – Taux réel et prix du pétrole

 

Taux d’interet reel et FED: comment disposer de plus de marges de manoeuvre en cas de récession?

Dans une note du Brookings Institute, Ben Bernanke – ex-président de la FED – s’interroge sur comment faire diminuer significativement le taux d’intérêt réel en cas de nouvelle récession. Ce dernier étant la somme du taux d’intérêt nominal et du taux d’inflation, deux solutions existent.

La première est de diminuer le taux directeur de la FED avec le risque d’appliquer un taux négatif. La seconde d’augmenter la cible d’inflation, actuellement de 2%, jusqu’à 4%. Ben Bernanke s’interroge sur l’implémentation, les couts, les effets distributifs et les risques politiques associés à des taux d’intérêt négatif et une cible d’inflation plus élevée.

Un taux négatif est simple à implémenter et dispose de risques politiques limités. En revanche, les couts existent sur la profitabilité des banques, des institutions financières ou des fonds mutualisés. Aussi, si un taux négatif ne serait pas répercuté sur les dépôts de l’épargnant moyen, pour maintenir une relation de long terme, ce serait moins le cas avec les investisseurs. Une cible d’inflation plus élevée signalerait une flexibilité du mandat de la FED – puisque la cible est permanente et non temporaire comme un taux négatif – soit une plus faible crédibilité de l’institution qui limiterait sa capacité à ancrer les anticipations d’inflation donc à stabiliser les fluctuations sur le chômage. En outre, les détenteurs d’obligations seraient affectés par cette nouvelle cible d’inflation. Finalement, Ben Bernanke insiste sur la nécessité de discuter de cette cible d’inflation, sans pour autant exclure les taux négatifs comme un potentiel outil complémentaire. Plus globalement, la nécessité de politique fiscal serait un complément tout autant, voire davantage nécessaire, au role que devrait jouer la FED en cas de prochaine récession.

 

 

Le pétrole perd 8.5% sur un mois

Comment expliquer la baisse du prix du pétrole WTI de 8.5% sur un mois ? Deux facteurs peuvent être explicatifs.

Premier facteur, l’assouplissement des politiques monétaires et les craintes d’aucune hausse des taux aux Etats-Unis ont poussé les flux financiers vers des actifs refuges, comme l’or, et des actifs proposant des rendements plus attractifs, comme les pays émergents. L’amélioration des flux dans les pays émergents a assoupli leurs conditions financières, favorisé leur activité économique et in fine soutenu le prix des métaux de base. La corrélation entre l’or (attractive si aucune croissance) et les métaux de base (attractifs si croissance) est ainsi devenue positive. Plus surprenant, la corrélation entre l’or et l’USD, habituellement négative, n’est plus observée. En effet, l’assouplissement attendue par le marché sur la politique de la Banque du Japon a conduit le Yen a se déprécier face au dollar tout en favorisant la valorisation de l’or. La corrélation entre le yen et l’or semble s’être substituée à celle entre le dollar américain et l’or.

Deuxième facteur, les perspectives sur l’offre de production ont augmenté en raison des dernières annonces relatives à la Libye ou au Nigeria, conduisant à une révision à la hausse de 500-700k sur l’offre disponible en 2017. En conséquent, les prix à plus long terme ont été révisées en baisse conduisant à un carry trade plus négatif sur la courbe du prix du pétrole. Parallèlement, de nouvelles positions vendeuses sont entrées sur le marché conduisant les positions nettes des contrats à devenir négatives, ce qui réduit l’attractivité du pétrole par rapport aux autres matières premières. En conséquent, le pétrole est positivement corrélé avec la dépréciation du yen, négativement corrélé avec les métaux industriels et l’or. L’allocation d’actif est corrigée à la baisse sur l’énergie, à la hausse sur les métaux précieux et les métaux de base.

 

 


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